Le développement d'un parc photovoltaïque de grande envergure peut sembler paradoxal dans un contexte où les prix de gros de l'électricité sont souvent négatifs. Les raisons en sont bien connues et les solutions à moyen terme ne semblent pas évidentes : les infrastructures de raccordement sont souvent insuffisantes pour exporter le surplus énergétique. De plus, la production nucléaire, qui constitue une part importante de la production électrique en France, n'est pas aisément modulable en fonction de l'apport solaire, entraînant une surproduction. L'émergence de l'agrophotovoltaïque risque d'accentuer cette surproduction solaire. En outre, cette surproduction s'accompagne d'une baisse de la demande, exacerbant le déséquilibre du marché de l'électricité.

La chute significative des prix des panneaux solaires et l'augmentation des prix de l'énergie sont susceptibles d'encourager les consommateurs à opter pour l'autoconsommation, réduisant ainsi leur dépendance vis-à-vis des fournisseurs traditionnels comme EDF. Contrairement à ses voisins qui dépendent souvent du gaz, la France, avec son parc nucléaire non modulable, risque de se retrouver rapidement dans une situation similaire à celle de la Californie, où les surplus d'énergie solaire posent des défis majeurs pour la stabilité du réseau électrique.

Il convient également de noter que la promotion des véhicules électriques ne résoudra pas nécessairement ces problèmes, surtout si la recharge des véhicules a lieu principalement la nuit. La courbe du "Canard" illustre bien cette contrainte et impose donc un plafonnement du solaire à environ 20% de la production totale pour éviter de perturber le réseau électrique.